Chronique Livresque·polar·policier·Thriller

Göteborg par Franck Harbour

Quelques informations : 

Librinova – 304 pages – Thriller

Un résumé ? 

Parisienne, membre actif d’un mouvement féministe, Lydie mène une existence paisible. Ses fantômes de l’enfance ne la hantent que par faibles réminiscences jusqu’au jour où un jeune inconnu frappe à sa porte puis disparaît d’une manière pour le moins étrange. 
Epaulée par Christ, ancien agent de l’US Marine Corps devenu majordome, Lydie va tenter de retrouver ce jeune homme qui ne lui est peut être pas si étranger.
Entre intelligence artificielle et mouvement féministe radical, la vérité de leur quête les éloigne, à chacun de leur pas, de celle véhiculée par les médias. Un étrange archipel suédois ne serait il pas l’épicentre d’une guerre de l’ombre d’un nouveau genre ?

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Mon avis : 

Je remercie chaleureusement Franck Harbour pour l’envoi de ce service presse via le site Simplement.Pro, pour sa gentillesse et sa patience. 

Lorsqu’Oliver part de chez lui, ce matin-là, pour passer un casting et qu’il découvre qu’une très grosse somme d’argent a été virée sur son compte en banque, il pense tout d’abord à une erreur. Mais il est loin de se douter que ce n’est que le début d’une aventure qui va bouleverser sa vie. Sa route va croiser celle de Lydie et à partir de là tout va basculer.. 

Le prologue m’a vraiment semblé difficile à lire. Une jeune fille tenue en laisse au milieu d’hommes prêts à profiter d’elle, ce n’est pas simple. Humiliation, abus, viol, rien ne lui  sera épargné. Puis on comprends au fil de l’histoire l’impact que cette scène, le pourquoi et surtout ce qui en a découlé pour cette jeune fille. 

J’avoue que je ne saurais classer ce roman qui mélange plusieurs genres avec beaucoup de talent. Anticipation, polar, cette histoire nous entraîne sur les traces d’un mouvement féministe existant depuis très longtemps et qui se bat pour le droit des femmes, l’égalité entre les sexes. Mais l’égalité suffit-elle ? Visiblement pas à certains membres des Sœurs de Marie… L’auteur pose de nombreuses questions très intéressantes sur la condition féminine à travers ses personnages, leurs histoires, leurs idées. J’avoue avoir terminé ce livre avec des interrogations plein la tête.. 

L’histoire est très bien menée et l’on suit en parallèle plusieurs personnages. Les principaux sont Lydie et Oliver, chacun se débattant afin de comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent. Leurs chemins se croisent et leurs destins se trouvent mêlés grâce à Arto, une sorte de mentor pour Lydie. Les rebondissements et le suspense sont présents à chaque instant et j’ai lu ce roman avec l’impatience d’en connaître le dénouement. J’ai souvent cru l’avoir découvert ou compris et finalement non.. 

Ces deux personnages m’ont beaucoup touchée chacun à leur façon. Lydie par son histoire personnelle, son passé mais également son caractère fort ; Oliver par son passé d’enfant abandonné, par son côté doux et gentil. L’auteur n’hésite pas à maltraiter ses personnages pour leur donner plus de fond et de substance, leur fait connaître la tristesse, la douleur et la cruauté pour les mener là où il le souhaite. 

Franck Harbour a une très belle plume, travaillée et agréable à lire. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures d’Oliver, Lydie, Christ ou Ange, les aimer ou les détester selon… Je vais suivre cet auteur avec intérêt car j’ai vraiment été conquise par ce livre. 

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Un thriller captivant qui pose de nombreuses questions quant à la condition féminine mais également sur le choix et la façon de chacun de s’engager dans une cause et la défendre. Des personnages bien travaillés et une histoire prenante.. A lire ! 

Ma note : 8.5/10

Chronique Livresque·Historique·polar

Le portrait brisé (une enquête à la Belle epoque, T2) par Alice Quinn

Quelques informations…

City Editions – 336 pages – ebook ou broché – Polar historique 

Un résumé ? 

En cette année 1888, la brillante ville de Cannes est secouée par un scandale immobilier qui entraîne la faillite de nombreux notables. En cette période tourmentée, la jeune courtisane Lola tente de faire son entrée dans le monde tandis que sa gouvernante, Miss Fletcher, lutte contre l’amour qu’elle éprouve pour elle. Le célèbre écrivain, Guy de Maupassant, traverse une phase difficile : son jeune frère, Hervé, semble sombrer peu à peu dans la folie.

C’est alors que survient un drame : la jeune orpheline protégée de Lola, Anna, disparaît tandis que l’homme qui tentait de la séduire, le banquier Henri Cousin, est retrouvé assassiné. Lorsqu’elle refait surface, elle est accusée du meurtre et emprisonnée.

Lola, Miss Fletcher et Maupassant se lancent dans une course contre la montre qui les mènera jusqu’au terrifiant asile d’aliénés de l’île de Lérins. Parviendront-ils à sauver Anna de la guillotine ? Qui est la mystérieuse femme au portrait brisé ?

Suspense, secrets de famille et passé mystérieux sont au rendez-vous de ce nouveau roman d’Alice Quinn.

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Mon avis : 

Tout d’abord, je remercie chaleureusement Alice Quinn et Amazon Publishing pour leur confiance renouvelée. En effet, je suis une fan des romans d’Alice qui a la gentillesse de me les confier en service presse. Vous aviez eu d’ailleurs l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette auteure adorable dans le on papote avec #3

Ce roman est le second tome d’une saga de polars historiques se déroulant dans le Cannes de la Belle-Epoque. Je vous avais parlé du premier tome des aventures de Miss Fletcher et de Mademoiselle Lola « La Lettre Froissée« , premier tome que j’avais vraiment beaucoup aimé. 

Quel régal de retrouver Gabriella et Lola pour la suite de leurs aventures ! J’avais hâte de replonger dans ce Cannes mi-frivole mi-hautain, de retrouver ces deux héroïnes si différentes et si complémentaires. L’intrigue débute quelques années après la fin de « La lettre froissée », les deux jeunes femmes vivent toujours dans la jolie maison de Mademoiselle Lola en compagnie d’Anna, sa jeune protégée. Mais le cadre est bien moins idyllique. En effet, une crise immobilière secoue la ville de Cannes et c’est dans ce contexte que Gabriella va croiser de nouveau le chemin de son ex-patronne et amante. 

Nos deux héroïnes vont, une fois de plus, devoir mener l’enquête et cette fois pour venir en aide à quelqu’un qui leur est très proche. Elles seront de nouveaux épaulées par Guy de Maupassant, qui bien qu’un peu moins présent que dans le premier tome, est toujours aussi attaché aux deux jeunes femmes. Elles vont devoir faire preuve de courage et de persévérance pour expliquer le meurtre du célèbre banquier cannois, Henri Cousin, retrouvé assassiné et cela à leurs risques et périls. 

Les personnages sont toujours aussi attachants et on apprend quelques détails sur l’enfance de Lola par exemple ou sur Maupassant. Encore une fois, Alice intègre des faits réels à son roman notamment sur la vie de cet auteur et de sa vie (son frère par exemple..). De nouveaux personnages font leur apparition dans cette histoire, dont (entre autres..) Anna. La jeune fille apparaissait déjà dans le premier tome, elle est maintenant la protégée de Lola et vit avec elle. Elle va faire des découvertes qui vont bouleverser sa vie. J’ai beaucoup aimé Anna pour son caractère et son côté enfant qui m’a beaucoup touchée.

Une nouvelle fois Alice Quinn m’a plongée dans le Cannes du XIXème siècle grâce à son écriture très visuelle. J’ai aimé en apprendre plus encore sur cette époque, me retrouver assise autour d’un chocolat chaud avec Gabriella et Lola mais aussi descendre la Croizette en landau ou visiter cet horrible asile sur l’ile de Lérins. Le rythme de ce second tome est tout aussi bien dosé que pour le premier, les faits et les rebondissements s’enchaînent sans anicroche, et pour ma part j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de ce trio que j’apprécie tout particulièrement et j’ai maintenant hâte de lire la suite. 

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Ce second tome m’a tout autant plu que le premier avec un petit « je ne sais quoi » de plus. L’histoire est prenante et toujours aussi bien écrite, c’est toujours un régal de lire un roman d’Alice Quinn !

Ma note : 9/10

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Chronique Livresque·polar·policier·Thriller

La femme à la mort par Samuel Sutra

Fiche technique : 

Editions Flamant Noir – 198 pages – ebook ou broché – Polar

Résumé : 

LA ROCHELLE. Le commissaire divisionnaire Jacques Verdier, flic au pedigree irréprochable, s’apprête à prendre sa retraite dans six mois. Bien décidé à se la couler douce, il s’occupe des petits dossiers en cours, mais voilà qu’une touriste russe est retrouvée morte dans une chambre d’hôtel du centre-ville. C’est un suicide. Suicide tellement parfait que l’ambassade s’en mêle et classe vite l’affaire. Trop vite peut-être… Mais Verdier est de ceux à qui on ne la fait pas. Qui est cette femme ? Aucune idée. Que faisait-elle dans cet hôtel ? Pas d’information à ce sujet. Pourquoi a-t-elle fait ce voyage ? Les enquêteurs n’en savent rien. Le commissaire aimerait partir l’esprit tranquille. Il décide alors de faire appel à son vieil ami, Stan, un ex-flic aux manières peu orthodoxes. Ensemble, ils reprennent tout à zéro. Seules certitudes : l’enquête a été bâclée et le corps de la touriste est déjà dans un cercueil plombé en route pour Moscou…

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Mon avis : 

Avant tout, je remercie les Editions Flamant Noir de m’avoir permis de lire ce roman vite le site NetGalley. 

Lorsqu’une touriste russe est retrouvée dans sa chambre d’hôtel morte par balle, l’enquête conclue rapidement à un suicide. Peut-être un peu trop rapidement.. C’est ce que crie son instinct à Jacques Verdier, flic à la Rochelle, à 6 mois de la retraite. Pour enquêter en off, il fait appel à son vieil ami Stan, un ex-flic aux méthodes peu orthodoxes. Stan va donc devoir découvrir ce qu’il s’est réellement passé dans cette chambre d’hôtel, fermée à double tour.. 

Dès les premières pages, j’ai accroché à ce roman autant par son histoire que par le style de l’auteur. Et une fois la lecture commencée, je n’ai pas pu le lâcher avant d’en connaître la conclusion.. 

Tout d’abord, le fond.. L’histoire plonge très vite dans le sombre car Stan va creuser la vie de Natasha, la touriste russe. Il va découvrir non seulement son identité mais également son histoire. Il va déterrer des détails troublants, des indices qui vont l’entraîner au fil des hypothèses à douter de plus en plus de la thèse du suicide. Ses méthodes, ses amis, tout indique qu’il n’est plus dans la Police même s’il en garde l’esprit et la logique. L’auteur a un esprit plutôt retors car bien malin celui qui découvrira le fond de l’histoire avant la fin. 

Sur la forme, j’ai également beaucoup aimé ce roman. C’est le premier livre que je lis de Samuel Sutra et j’ai vraiment apprécié sa plume. Son écriture est à la fois légère et travaillée, sombre mais avec des pointes d’humour, il ne se perd pas en descriptions mais donne suffisamment de détails pour que le lecteur imagine chaque scène, chaque pièce, chaque protagoniste. Il mène son intrigue d’une main de maître sans jamais trembler, il pousse le lecteur à se questionner en même temps que son enquêteur et surtout, ses dialogues sont savoureux et sonnent vraiment justes. Samuel Sutra m’a vraiment embarquée grâce à son roman et je le note dans ma liste d’auteurs à lire puisque « La femme à la mort » n’est pas son premier roman. 

L’histoire est captivante et le lecteur va suivre le cheminement de Stan afin de déjouer le casse-tête que Jacques a mis sur sa route. Le personnage de Stan est non seulement intéressant mais également attachant. Il est souvent drôle, tenace, ses méthodes peuvent sembler discutables même si elles donnent des résultats. J’ai vraiment apprécié de suivre cet enquêteur hors norme. Samuel Sutra a réussi à donner de la profondeur à ses personnages, à leur insuffler du caractère qu’ils soient le héros ou un personnage secondaire. Tous sont bien construits et menés. 

Ce roman était déjà paru en 2012 et a été réédité par les Editions Flamant Noir cet été, ce qui est, à mon avis, une très riche idée. De cette façon, les lecteurs vont pouvoir redécouvrir ce très bon thriller que je recommande vraiment. Une lecture qui devrait plaire à tous les fans du genre ! 

N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire si vous le lisez que l’on puisse échanger nos points de vue. 

Conclusion

Un très bon polar qui a su me tenir en haleine du début à la fin ! Un très bon moment de lecture passé en compagnie de Stan à essayer de savoir.. Pourquoi ? 

Ma note : 9/10

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Chronique Livresque·polar·Thriller

L’arménien : Nuits Nantaises par Carl Pineau

Fiche technique : 

Librinova – 330 pages – ebook ou broché – Thriller / Polar

Résumé : 

Nantes, 22 décembre 1989. Le cadavre de Luc Kazian, dit l’Arménien, est retrouvé en forêt de Touffou. Deux balles dans la peau, et partiellement calciné. Assassiné. Mais par qui ? Et qui était vraiment l’Arménien ? Un trafiquant de cocaïne notoire, comme le pense l’inspecteur Greg Brandt ? Un copain de virées avec qui écumer les bars et draguer les filles, comme le voit Bertrand, son premier et peut-être unique ami ? Un jeune orphelin perturbé, mais à l’esprit vif et éveillé, comme le pense Françoise de Juignain, sa psychiatre depuis 20 ans ? Rien de tout cela, bien plus encore ? De la place Graslin au Château des ducs de Bretagne, des ruelles pavées du quartier Bouffay aux bars à hôtesses du quai de la Fosse, des pavillons de Rezé aux immeubles de Bellevue, Carl Pineau fait revivre dans ce thriller noir toute l’ambiance du Nantes des années 80.

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Mon avis :

Tout d’abord, je remercie Carl Pineau de m’avoir permis de lire son roman en service presse via le site Simplement.Pro et pour sa gentillesse. 

Lorsque le corps calciné de Luc Kazian, dit l’Arménien, est découvert, de nombreuses questions se posent.. Qui ? Pourquoi ? Mais aussi qui était réellement Luc ? Des personnes qui le côtoyaient comme Bertrand, son ami coiffeur, ou Françoise, sa psychiatre, vont tous essayer de répondre à cette question et à toutes les autres.. Quant à l’inspecteur Greg Brandt celle qu’il se pose est : qui à tué l’Arménien ? 

Le début de ce livre en est aussi sa conclusion : Luc Kazian est retrouvé assassiné.. Et c’est en remontant le fil des souvenirs de ses proches que le lecteur va apprendre à le connaître et peut-être ainsi découvrir les raisons de son meurtre et son assassin. Carl Pineau écrit ici un premier roman que je qualifierais d’exceptionnel ! Dès les premières pages, l’action est lancée et ne s’arrêtera plus. L’auteur choisit de mettre en place une alternance narrative entre plusieurs personnages, une façon d’écrire que j’affectionne tout particulièrement et encore plus dans ce roman tant c’est bien mené. Le langage est approprié à chacun des narrateurs, la gouaille de Bertrand, le sérieux de Françoise de Juignain sont parfaitement rendus. 

Grâce aux souvenirs de Bertrand le lecteur réussit à démêler le fil du passé, à comprendre comment Luc en est arrivé à fréquenter ce monde de la nuit Nantaise où se croisent trafics en tous genres. Françoise, quant à elle, permet de découvrir un Luc plus sensible, marqué à tout jamais par l’assassinat sous ses yeux de ses parents. Et petit à petit le puzzle se reforme, oscillant entre passé et présent, jusqu’à former l’image finale de la mort du jeune homme. 

L’histoire, quant à elle, est vraiment prenante grâce à une plongée dans les années 80 mais également dans un monde sombre et glauque. Ces deux univers se percutent à travers des éléments qui sont distillés comme le sexe sans limite et sans protection, les cigarettes dans les bars ou discothèques.. L’auteur construit un milieu cru, noir où la violence, la drogue et l’alcool sont courants, sans limites.

Outre sa narration et son histoire parfaitement ficelée, le très gros plus de ce roman sont les personnages. En effet, Carl Pineau nous décrit ici une galerie de protagonistes dont la psychologie va s’étoffer au fil des pages. Je n’ai eu aucune difficulté à me les représenter, à les imaginer, les comprendre, parfois même à anticiper leurs réactions. L’auteur n’en laisse aucun sur le bord de la route, chacun trouve sa place et son caractère, son utilité à l’histoire. Le personnage de Luc est bien entendu le plus compliqué à cerner puisqu’on le découvre à travers les yeux des autres, selon leur attachement ou leur sensibilité on le verra de différentes façons. Pour ma part, j’avoue m’être vraiment attachée à lui comme si sa mort annoncée me donnait envie de le découvrir au maximum, d’en savoir toujours plus, comme si par cet attachement pouvoir m’étais donné de changer la fin de l’histoire. 

Comme je le disais, ce roman est le premier de Carl Pineau et j’ai été bluffée par tous ses aspects : la construction, les personnages mais également sa plume. Sa façon d’écrire m’a complètement immergée dans l’histoire, c’est fluide, cru, parfaitement maîtrisé, sans fioriture mais détaillé. En résumé, j’ai été totalement conquise par ce roman ! 

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Un roman bluffant tant par sa narration que par ses personnages et un auteur, Carl Pineau, que je vais suivre avec un énorme intérêt tant j’ai adoré plongé dans la vie (et la mort..) de l’Arménien et des Nuits Nantaises. 

Ma note : 9/10

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Chronique Livresque·polar·Thriller

Ceux qui contemplent l’abîme par Patrick Ferrer

Fiche technique :

Autoédition – 277 pages – ebook – Policier

Résumé :

Un escarpin taché de sang. C’était tout ce qu’on avait retrouvé d’elle ; pas d’indice, pas de cadavre. Pour son mari, Jibril, c’était le début du cauchemar.
Jibril al-Rahib est un homme discret. Au 36 quai des Orfèvres, où il officie en tant que « technicien de surface » après la tombée du jour, c’est à peine si les âmes en peine qui hantent ses longs couloirs le remarquent. Le 36, c’est un peu la seule chose qu’il lui reste d’un passé douloureux, la disparition de sa femme des années plus tôt dans des conditions mystérieuses.
Aussi, lorsque pour rendre service à une jeune Danoise dont l’amie a elle aussi disparu, il doit endosser l’habit d’enquêteur amateur et plonger dans les dossiers de crimes sordides, il n’y va pas de gaîté de cœur. Est-il bien prudent, pour un simple balayeur, de vouloir défier le mal absolu qui rôde entre les pages de ces dossiers, et risquer ainsi de réveiller le spectre qui l’a une fois déjà privé de son âme ? Comme le disait Nietzsche avant de sombrer lui-même dans la folie : lorsqu’on contemple trop longuement l’abîme, l’abîme ne finit-il pas par vous regarder en retour ?

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Tout d’abord, je remercie Patrick Ferrer, l’auteur, de m’avoir permis de lire son roman en service presse via le site Simplement.

Jibril al-Rahib travaille au 36 quai des Orfèvres comme technicien de surface depuis la disparition de son épouse quelques années plus tôt. Une façon comme une autre de garder le lien puisque l’enquête est close et que malheureusement elle n’a pas permit de comprendre ce qui était arrivé à Malika. Pour faire plaisir à sa cousine avec laquelle il vit depuis la tragédie, Jibril va accepter de mener l’enquête sur la disparition d’une jeune danoise, décision qui va bouleverser irrémédiablement le cours de son existence..   

Ce qui m’a tout d’abord frappé dans ce roman, c’est son contexte politique et économique. En effet, on se situe dans une période qui ressemble à la notre mais où une nouvelle Crise a eu lieu et qui a apparemment bouleversé la société entière. La pauvreté y est encore plus présente, les très riches vivent cloitrés entre eux, les inégalités sont flagrantes. L’auteur fait une description très subtile de ce contexte en appuyant sur certaines phrases ou descriptions pour nous faire prendre consciences lentement de la situation.

L’histoire débute dès les premières pages en plongeant directement le lecteur dans la vie du 36 quai des Orfèvres, son organisation, ses enquêteurs, et la routine de Jibril. On est très vite pris par l’ambiance un peu glauque due à la découverte du corps d’une femme, aux tentatives des enquêteurs de mener à bien leurs investigations et également aux ingérences de la hiérarchie. Dans cette société, le personnel est moins nombreux, les heures supplémentaires se multiplient et surtout il est mal venu de s’opposer à son chef lorsqu’il décide qu’une enquête doit être privilégiée au détriment des autres. C’est ainsi que Jibril va se retrouver bombardé à la tête d’une investigation délicate qui va le mener à Copenhague, à la poursuite du mal et de ses conséquences.

Comme pour le contexte, l’auteur décrit de façon très vivante mais également subtile les lieux, les personnages. J’ai tout particulièrement apprécié ses descriptions de Copenhague surtout que la Crise n’y a pas les mêmes conséquences qu’à Paris. J’ai trouvé que le personnage de Jibril connaissait une évolution vraiment intéressante et inattendue. Il me faisait penser à une petite souris au départ, sans caractère ni conviction, il subissait le bon vouloir de chacun. Puis, au fil des pages, il s’affirme, démontre ses capacités, son intelligence et sa force. C’est un personnage qui m’a vraiment plu tout comme Saphir d’ailleurs. La jeune femme m’a de suite séduite grâce à sa façon d’être, si provocante mais également touchante.

Je découvre grâce à ce roman la plume de Patrick Ferrer, l’auteur, et je dois dire que j’ai vraiment aimé sa façon d’écrire. Comme je le disais, j’ai apprécié la finesse de ses descriptions, sans lourdeur. Malgré quelques lenteurs à mon goût le rythme est soutenu et il fait avancer l’histoire de sorte que le lecteur ne s’ennuis pas sans pour autant tomber dans le rocambolesque des rebondissements improbables. Patrick Ferrer a également intégrer une petite pointe de surnaturel bien trouvé et qui rend l’histoire encore plus intéressante.

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Un thriller à l’histoire vraiment prenante au contexte et aux personnages intéressants qui vous fera voyager. A lire pour passer un bon moment !

Ma note : 8/10

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Chronique Livresque·polar·Romance

Chicago Requiem par Carine Foulon

Fiche technique :

Autoédition – 388 pages – ebook ou broché – Roman historique

Résumé :

Chicago, années folles… Sur la scène d’une ville en proie à la corruption, acteurs et gangsters se côtoient. William, issu d’une famille riche et influente, les Henderson, possède un théâtre cerné de speakeasies et de maisons closes. Il aide son épouse, Susan, à reprendre sa carrière d’actrice malgré la corruption et la prohibition. La sœur de William, Meredith, vient de passer cinq ans en prison. Résolue à se venger de son frère et de tous ceux qu’elle pense responsables de son incarcération, elle s’établit à Miami où elle rencontre un certain Al Capone. Le vaudeville peut alors virer au drame, à la scène comme à la ville.

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Mon avis :

Avant tout, je tiens à remercier l’auteure, Carine Foulon, de m’avoir permis de lire son roman en service presse ainsi que pour sa gentillesse.

Chicago Requiem fait parti de ces romans qu’il me tardait de lire pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que l’auteure fait un très beau travail de communication autour de son livre et qu’en général cela pique ma curiosité. Ensuite, la couverture évidemment m’a attiré l’œil et enfin le résumé et plus particulièrement l’époque abordée. J’adore tout ce qui concerne les années 1920 et plus particulièrement aux Etats-Unis : les gangsters, la prohibition…

La famille Henderson est riche et influente dans le Chicago des années 20. William souhaite aider son épouse Susan à relancer sa carrière d’actrice, il va donc lui offrir un théâtre. Malheureusement l’argent n’achète pas tout et surement pas le bonheur, le jeune couple va se retrouver confronté à des tourments qui pourraient tout remettre en question. Dans un monde où la mafia règne, les pires ennemis ne sont pas forcément ceux qui sont les plus éloignés..

J’ai donc plongé dans l’univers de la famille Henderson avec une légère appréhension car contrairement à mes habitudes j’avais lu des critiques sur ce roman avant de l’entamer. J’avais surtout retenu qu’il était un peu « hors genre » alors je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Eh bien, pour le coup, je suis tout à fait d’accord ! Hors-genre, hors-catégorie, inclassable, une sorte d’OVNI livresque.. Carine Foulon nous fait naviguer entre la romance, le polar, le roman historique avec beaucoup de doigté mais pour ma part, j’y ai surtout vu une sorte de pièce de théâtre. En effet, chaque chapitre correspond à un lieu, des personnages, une date, le lecteur assiste à certains faits, en découvre d’autres à travers les dialogues des personnages. L’auteure intègre également de nombreux flash-backs afin de mieux comprendre ou appréhender certains points de l’histoire.

L’histoire, quant à elle, est prenante et va crescendo. Une première partie qui ressemble à une simple chronique familiale entre le couple Susan et William, leurs amis, leurs cousins. On les suit dans leurs vies de famille avec leurs espoirs et leurs déboires. Cette partie est plutôt lente, elle pose les bases. Puis cela va se transformer au fil des pages en quelque chose de plus noir, de sombre comme une lente descente aux enfers. Et là commence la seconde partie, qui nous entraîne pour de bon dans le Chicago corrompu, dur, où il vaut mieux ne rien voir et ne rien entendre. Carine Foulon ne rechigne pas à maltraiter ses personnages, elle n’a aucun scrupule à les faire souffrir et personnellement j’adore ça. Elle a également intégré à son histoire de très nombreuses références historiques avec par exemple des allusions faites à Al Capone. On sent le très gros travail de recherches fait par l’auteure afin de coller au maximum à la réalité de cette époque. J’ai trouvé que cette histoire était crédible au vu de l’ambiance un peu comme si l’on lisait une histoire tirée de faits réels. Tout y est pour que le lecteur plonge dans l’ambiance de l’époque : les mafieux, la prohibition, les maisons closes même si parfois les choses sont plus suggérées que décrites.

Les personnages sont exceptionnels ! Je vous disais que Carine Foulon les maltraitait.. C’est peu de le dire ! Mon goût pour les méchants m’aura fait adorer le personnage de Meredith, la sœur de William. Elle est égocentrique, cruelle, perverse, manipulatrice, retorse, bref une méchante comme je les aime.. Evidemment Susan peut paraître bien pâle à côté de sa belle sœur mais en fait pas du tout.. Elle a une dimension et un rayonnement qui font d’elle une sorte d’héroïne ou une actrice tragique. William, le héros masculin, quant à lui m’a laissé plus perplexe. Il semble faible, sans force de caractère, prêt à sombrer puis la minute suivante il montre une fermeté et une ténacité à tout épreuve. C’est un personnage qui interpelle et laisse une trace lorsque la lecture est finie, ce qui n’est pas toujours le cas.. Carine Foulon a créé des personnages vraiment marquants et surtout à la psychologie remarquable. Pas un seul protagoniste ne m’a semblé stéréotypé, ils sont fins, crédibles, pas parfaits et tellement humains !

J’ai découvert grâce à « Chicago Requiem » la plume de Carine Foulon et j’en suis absolument ravie ! Son écriture est non seulement fluide et agréable mais elle est rigoureuse, pointue, imagée.. Je n’ai pas eu besoin de longues descriptions pour imaginer les personnages, leur environnement. Cela m’a particulièrement frappé concernant (et c’est là que ressort mon amour de cette période) la garde robe de Meredith. Carine décrit à chaque fois ses robes, coiffures avec juste quelques mots mais il ne m’en fallait pas plus  pour la voir apparaître devant mes yeux. C’est également le cas pour tout le roman que cela touche aux mœurs, aux décors tout est dépeint justement sans que le texte ne soit surchargé. Justesse et précision décrivent très bien sa façon d’écrire et je vais la suivre avec beaucoup d’intérêt !

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Une très belle lecture qui nous plonge au cœur des années 20 entre folie, vengeance et amour la famille Henderson n’est pas au bout de ses peines. Le premier tome d’une saga familiale captivante et addictive.  

Ma note : 8.5/10

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Chronique Livresque·polar

Il était une fois la Fée Chabada par Lucie Brasseur

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Fiche Technique :

Editions Yaka Books – 296 pages –  Ebook ou Broché – Suspense

Résumé :

Maryline, prostituée la nuit, écrit le jour des contes pour enfants. Un soir, elle est arrêtée par les Mœurs. En garde à vue, une cartomancienne lui prédit « la rencontre qui changera sa vie ». Incarcérée et accusée de meurtre, elle clame pourtant son innocence. Pour rendre supportable la détention, elle se met à écrire le conte Des Poupées Géantes et de la Poussière de Joie.

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Mon avis :

Avant tout, je remercie vivement Lucie Brasseur et les Editions Yaka Books concernant l’envoi de ce service presse.

Maryline se prostitue la nuit pour assurer le quotidien sous le pseudonyme de Iémanja mais le jour elle écrit sur son blog des contes tous droits sortis de son imagination sous le nom de la Fée Chabada. Jusqu’au jour où elle se fait arrêter et où, pour rendre son enfermement supportable , elle entame l’écriture des aventures des Poupées Géantes, de la Poussière de Joie et de la Fée Chabada que lui dictent ses rêves..

Ce roman est un mélange des genres.. En effet, l’auteure, Lucie Brasseur, mêle habilement polar et conte de fées. Deux histoires se croisent celle de Maryline entre sa vie en prison et l’enquête menée afin de savoir si elle est coupable des meurtres dont on l’accuse et celle de la Fée Chabada à travers les écrit de Maryline. Plonger dans le monde de la Poussière de Joie est  une façon pour Maryline de se détourner de la réalité, de libérer son esprit des turpitudes du monde réel, de continuer à rêver. Elle va malgré la difficulté essayer de prouver son innocence grâce à l’aide de son avocat.  

Malgré une apparence fragile, Maryline va montrer le visage d’une femme forte au fil des pages. Le lecteur en apprendra plus sur son histoire au travers de ses rendez-vous avec la psychologue, elle dévoilera qui elle est et comment elle en est arrivée à la prostitution et aux contes. J’ai particulièrement aimé ce personnage qui est plein de contradiction, d’ambivalence mais qui fait preuve d’une force de caractère admirable.

L’histoire, quant à elle, est très bien menée. La vie réelle et le conte s’entremêlent sans qu’aucun des deux n’étouffe l’autre. J’ai pris autant de plaisir à suivre l’enquête qu’à lire les aventures de la Fée Chabada. Concernant le côté polar, j’ai vraiment apprécié la façon dont Lucie Brasseur amène l’intrigue, les différents personnages jouent parfaitement leurs rôles. J’avoue un attachement particulier pour Norbert Grison, l’avocat, qui évolue de façon fulgurante. Mais chaque personnage se révèle plus complexe que l’on peut l’imaginer ; chacun a sa part de noirceur, d’ombre qui va se révéler au fur et à mesure de l’histoire et surprendre le lecteur. Quant au conte, l’histoire est belle, imagée, délicate ; les différents personnages trouvent un écho dans la réalité de Maryline.

Je découvre grâce à ce roman Lucie Brasseur et sa plume et j’avoue que j’ai été vraiment emballée. Elle fait preuve d’une grande imagination et sa façon d’écrire est vraiment poétique aussi bien pour le conte de la Fée Chabada que pour la vie de Maryline. Elle arrive à décrire la vie d’une prostituée avec des mots crus tout en leur donnant une connotation éthérée voir sensible. Je compte bien découvrir rapidement ses autres livres.

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Une lecture entre polar et conte de fées qui emmène le lecteur en voyage au pays de la Poussière de Joie. Peut-être que la Joie restera parmi les hommes et touchera quelque peu Maryline malgré les barreaux de sa cellule..

Ma note : 8/10

Chronique Livresque·polar

BrabanCIA de Alexis de Saint-Val

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Fiche Technique : 

Les éditions de l’Aspic – 362 pages – ebook ou broché – Polar 

Résumé : 

Lorsque les Présidents de la République se passent le flambeau, deux secrets sont échangés : les codes nucléaires et l’identité de Serpentes, l’homme de l’ombre.

Novembre 2011, Serpentes est appelé en urgence. Un chantage, visant les plus hautes instances politiques et économiques se trame au Grand-Duché de Luxembourg.

D’anciennes histoires refont surface et entraînent Saint Val dans les aspects méconnus de la guerre froide. Des Tueries du Brabant Wallon à la fausse agence de presse Aginter, une nouvelle réalité se dessine !

Et si, profitant de la chute du mur de Berlin, les réseaux « stay behind » de l’OTAN n’avaient pas été démantelés ? Et si les « gladios » s’étaient convertis au renseignement privé ? Les agents dormants n’ont peut-être dormi que d’un oeil ?

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Mon avis : 

Tout d’abord, je remercie vivement l’auteur, Alexis de Saint-Val, pour l’envoi de ce service presse et pour sa confiance. 

Alors je dois dire que le roman d’espionnage n’est pas forcément un genre que je lis fréquemment, allez savoir pourquoi ! Mais à la lecture du résumé de celui-ci ma curiosité a été piquée.. 

Alexis de Saint-Val (le personnage, pas l’auteur.. enfin peut-être ne font-ils qu’un finalement..) fait parti des hommes de l’ombre. Il opère en toute discrétion sur ordre des plus hautes instances. Et lorsque cette histoire débute, un chantage vise le Grand Duché du Luxembourg d’où l’appel du Président afin de mettre un terme à ces agissements qui menacent un allié. Mais de cette machination vont découler de nombreuses révélations qui vont entraîner notre héros dans les histoires passées et pas forcément classées. Avec ce roman, le lecteur plonge tête la première dans un monde inconnu du grand public où se côtoient hommes puissants, espions, call girl entre autres.. 

Je suis vraiment admirative du travail fourni par l’auteur dans ce livre. Un travail tout d’abord historique puisqu’il mélange vraiment habilement fiction et réalité. Au fil des pages le lecteur trouvera des références à des faits réels comme par exemple la chute du mur de Berlin ou les tueries du Brabant.. Des ancrages dans la réalité qui rendent la lecture plus concrète pour le lecteur. Mais également un travail de recherche quant au monde l’espionnage avec l’utilisation des termes adéquats, des sigles des différentes agences avec toujours des notes explicatives à l’intention du lecteur. 

Le personnage d’Alexis de Saint-Val nous est dévoilé doucement à travers son histoire, son travail mais également grâce à des flash-backs. Ces retours en arrière nous permettent de mieux comprendre, mieux appréhender l’histoire et concernant notre héros de mieux le cerner. J’ai trouvé ce personnage vraiment captivant avec ses blessures à l’âme, son enfance et son implication dans son métier si particulier. 

J’ai lu ce roman un peu comme un documentaire, en gardant en tête que c’est une fiction mais avec toujours l’idée qu’à mon avis on est pas bien loin de la réalité. Les nombreuses explications quant aux techniques utilisées, les armes, l’utilisation de forums internet m’ont vraiment intéressée. 

Un bémol ressort par contre de ma lecture concernant les coquilles, fautes et répétitions. Je trouve dommage que pour un tel roman la correction n’ait pas été plus soignée car certaines m’ont gâché parfois mon plaisir de lecture. J’espère que pour la suite la correction sera à la hauteur.

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 Un polar qui m’a fait sortir de ma zone de confort en m’immergeant totalement dans le monde de l’espionnage.

Ma note 7/10

 

 

Chronique Livresque·polar·suspense

John Fade – mAc A dAmes de Grégory Bryon

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Fiche Technique : 

Autoédition – 32 pages – ebook – Policier / Science Fiction – Nouvelle

Résumé : 

John Fade est un détective privé du 23e siècle exerçant à New Boston. Ancien policier, il se sert de son expérience et de ses relations pour retrouver des personnes disparues.

Alors qu’il vient tout juste de clôturer sa dernière affaire, un certain « Triple A » semble s’en prendre aux prostituées. La police ne s’en préoccupant pas, le détective décide de pousser l’enquête, qui l’emmènera dans les endroits les plus sombres de la ville.

***

« John Fade » est une série de nouvelles de polar-SF dont « mAc À dAmes » est le second volume.

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Mon avis : 

Tout d’abord je remercie chaleureusement Grégory Bryon de m’avoir confié ce tome 2 en service presse et pour sa confiance.

Ça a été un régal de retrouver John Fade dans une nouvelle aventure.. En effet, je vous parlais il y a quelques jours du tome 1 (John Fade – L’affaire Johan Jones), qui m’avait fait prendre conscience du potentiel des nouvelles, format qui me plait de plus en plus. 

John Fade, ancien flic devenu détective privé, se remet tranquillement de sa dernière enquête lorsqu’il est abordé en plein dîner par Polak, homme de main du mafieux Jimmy Falcone. John est contraint de le suivre et se voit proposer du travail par Falcone. En effet, ses prostituées disparaissent et il aimerait bien pouvoir mettre la main sur celui qui a l’outrecuidance de le défier. 

Encore une fois la magie du futur a agit sur moi. J’ai adoré retrouver les années 2260 et toutes les nouveautés technologiques.. En effet, dans ce nouvel opus John nous entraîne dans une enquête où il va devoir se servir de son flyster, utiliser son holocom et boire un vin californien visiblement naturel (ouf !). L’auteur m’a, une nouvelle fois, emporté dans ce monde où tout nous est familier mais différent (la description du parc pour enfant est un peu flippante au vu des noms…). Des explications sur les inventions ou la façon de vivre du 23ème siècle sont glissées dans le texte permettant au lecteur d’imaginer sans mal cette époque lointaine où la retraite se prendrait au bout de 30 ans de bons et loyaux services.  

John va, pour cette nouvelle enquête, se frotter à la mafia locale et à Jimmy Falcone en particulier. Il va de nouveau payer de sa personne pour pouvoir mener ses investigations à leur terme. Le personnage de John est de plus en plus attachant au fil des tomes. Je l’avais déjà beaucoup apprécié dans le 1er opus mais ici il nous montre un côté intègre et humain que j’ai particulièrement aimé. Son amour du passé et sa nostalgie du 20ème siècle sont également toujours présents et font partie intégrante de ce personnage. 

L’histoire est tout aussi captivante et bien menée que la première. J’ai même personnellement préféré celle-ci peut-être parce que je l’ai trouvé plus développée, mieux expliquée. En effet, on suit plus facilement le raisonnement de notre héros qui justifie les raisons de ses démarches, la logique de sa pensée au fur et à mesure. Il va devoir utiliser toutes ses ressources afin de mettre la main sur le fameux Triple A qui serait à l’origine des disparitions de prostituées. C’est encore une très bonne histoire policière que nous livre l’auteur, rondement menée. 

Grégory Bryon confirme ici mon coup de cœur pour sa plume. Il entraîne le lecteur dans cette aventure avec une écriture énergique et sans temps mort et bien que le format soit court l’histoire est parfaitement accomplie. 

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Un second opus encore plus entraînant qui permet de nous immerger un peu plus dans le 23ème siècle.. Un 3ème tome étant paru je vous en parlerais très vite mais si vous aimez les héros charismatiques et les enquêtes policières John Fade est fait pour vous ! 

Ma note : 8.5/10

 

Chronique Livresque·humour·polar

Brooklyn Paradis – Saison 1 de Chris Simon

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Fiche Technique :

Éditions du Réalisme Délirant – 170 pages – ebook ou broché – policier / humour

Résumé :

Vous si vous étiez riches, seriez-vous des bons riches ? Courtney Burden à tout : un riche et beau mari, Jeb ; deux magnifiques enfants, Cameron et Sawyer ; un métier créatif et une brownstone de trois étages à Brooklyn, New York, là où tout le monde veut vivre. Alors pourquoi chine t-elle dans les rues ? A-t-elle un problème ? Est-elle cinglée ? Non, juste une chineuse compulsive qui adopte les objets pour se rassurer… Avait-elle besoin de ramasser ce canapé au petit matin au bord du fleuve et de le ramener chez elle ? Non, mais elle le croyait abandonné sur ce parking paumé. Sauf qu’il ne l’était pas. Et qu’il appartient à des gars pas cool du tout, qui tiennent à leurs affaires… Et que ces gars, super vénères, vont tout faire pour le récupérer. Et ça, c’est le début de la fin pour Courtney et les siens. Cocaïne, gangsters, argent et sexe : les meilleurs ingrédients pour faire exploser une famille modèle. Il y a une bonne dose d’humour aussi… pour sauver les meubles.

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Mon avis :

Avant tout, je remercie vivement l’auteure, Chris Simon, de m’avoir confié son livre en service presse.

Courtney vit à Brooklyn avec Jeb, son mari, et leurs deux garçons. Elle a une passion dévorante : la glane d’objets dans les rues de New York. Elle ramasse, elle entasse, elle recycle au grand désespoir de sa famille et de leur majordome. Jusqu’au jour où elle tombe sur l’affaire du siècle ! Un canapé en cuir pratiquement neuf ! Fidèle à elle-même Courtney ne résiste pas en emmène l’objet de son désir chez elle, et c’est là que les ennuis commencent !

Je découvre Chris Simon à travers cette lecture et je ne regrette qu’une chose.. ne pas l’avoir lue avant ! Ce livre est complètement atypique puisqu’il se présente comme une série télévisée, divisé en épisodes. L’action est omniprésente grâce au format court des épisodes ce qui donne une première saison très rythmée. Au départ, l’histoire se pose tranquillement, on fait connaissance des différents personnages puis tout s’emballe dès que Courtney charge le canapé dans son véhicule.  

Les personnages sont exceptionnels et complètement déjantés ! On suit en parallèle la vie de Courtney et de sa famille, des gens aisés, et celle de dealers qui se partagent les rues de New-York. Nous avons ici tout un panel d’individus plus farfelus les uns que les autres : la bourgeoise aisée qui a du mal à écouter les autres pour Courtney, mais aussi les deux malfaiteurs qui arrivent à perdre un canapé, l’ado titillé par ses hormones, la femme de ménage qui n’a qu’une main, ou des prostituées transsexuelles… Ils sont tous bien campés et drôles !  

Les dialogues sont absolument géniaux entre celui qui parle verlan, en l’italien, un chinois, celui qui prie à tout bout de champs… Des expressions m’ont fait rire et je me suis même promis d’en réutiliser certaines ! L’auteur manie l’humour avec une grande dextérité, on rit souvent, on stresse un peu mais c’est toujours très bien dosé et surtout mordant. Les répliques sont excellentes, j’ai particulièrement aimé les questions concernant les classes sociales mais également les menaces utilisées par les dealers..

L’auteure, grâce à sa plume fluide, vive et percutante, nous livre ici une saison 1 punchy et entraînante. Un rythme endiablé, un imagination débordante et Chris Simon nous offre une lecture bruyante comme les rues de New York au langage argotique qui fera passer au lecteur un excellent moment !  Et une fois la dernière page, une seule idée obnubilera le lecteur : lire la saison 2 !

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Tous les ingrédients sont réunis pour une lecture détente, plaisir et addictive qui emmènera le lecteur voyager entre vie bourgeoise et vie criminelle bien installé sur un canapé en cuir marron..

Ma note : 9/10