Fiche technique :
Editions Plume Blanche – 371 pages – ebook et broché – Policier
Résumé :
Recouvert de symboles grecs faisant référence à Hadès, un corps mutilé et désormais inidentifiable, est retrouvé dans une cave à New York. Jeune flic fraichement sorti de l’école de police, Mike Sullivan se retrouve chargé de cette affaire qui le mènera jusqu’au pied du World Trade Center, ce terrible jour du 11 septembre 2001. Une fois son bras vengeur lancé et bien que la faucheuse soit belle à couper le souffle, rien ne peut la stopper. Instrument du Destin ou de la Mort elle-même, il devra résoudre cette affaire en empruntant des sentiers dont personne ne revient jamais.
Mon avis :
J’ai lu ce roman dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus pour lequel j’ai la chance de faire parti du jury (Le site du Prix) et j’avoue que lors de la sélection j’avais de suite retenu ce titre tant j’étais emballée par les premières pages et la couverture.
Le livre ouvre sur un prologue angoissant, glauque.. Une jeune femme est torturée par un homme qui fait preuve de beaucoup de cruauté et d’imagination. Elle vit un calvaire et l’auteure le décrit parfaitement, parfois même trop parfaitement, j’avoue avoir souffert avec elle… Puis, vient le temps de l’enquête menée par l’inspecteur Harvey et le son jeune collègue Mike Sullivan. Ils vont ramer pour découvrir des indices vu que la victime n’est pas identifiable et que l’assassin semble être plus que méthodique.
J’admets avoir, au départ, tiqué sur ces deux personnages tant ils me semblaient stéréotypés : le vieux briscard et le bleu, le vieux râleur et le jeune novice qui veut bien faire.. mais au fur et à mesure l’auteure réussit à leur insuffler un caractère intéressant et beaucoup moins banal que prévu. Ils vont donc plonger dans une enquête qui, elle, n’a rien de typique. En effet, le tueur mutile le corps de sa victime en utilisant symboles se référant à Hadès, dieux des Enfers. Et j’ai lu la première partie du livre sans pouvoir décrocher, prise dans les filets de cette enquête.
Mais, et c’est là que ça se gâte, arrive la seconde partie.. A partir de là le fantastique apparaît (ce que j’aime beaucoup en général) mais ici, ça m’a fait complètement décrocher. En effet, l’enquête, la mutilée, Harvey et Sullivan disparaissent au profit d’Ambre, une jeune Faucheuse. Même si j’ai bien compris le cheminement de l’auteure et son désir d’intégrer ce côté fantastique /mythologique au récit j’ai trouvé cette partie beaucoup trop longue, répétitive. Le personnage d’Ambre m’a souvent agacée dans sa réflexion et j’ai trouvé cette partie vraiment bancale. Pourtant (et c’est là toute la contradiction de ce livre pour moi), j’ai trouvé que l’idée était vraiment bonne : humaniser la Mort ! Créer une sorte de travailleur de la Mort avec les Faucheuses, l’idée m’a vraiment plu mais elle est, à mes yeux, mal exploitée et c’est dommage. L’auteure intègre pourtant vraiment bien la mythologie à son récit et j’ai particulièrement aimé la façon dont cela intervient dans l’histoire mais encore une fois cette « parenthèse » est trop longue et m’a fait décrocher de l’histoire initiale. Bien entendu, les deux « mondes » vont finir par se rattraper mais la lenteur de cette seconde partie m’a perdue…
La troisième et dernière partie fait revenir sur le devant de la scène l’enquête et redonne un nouveau souffle au roman. Ici les deux mondes se mêlent ou plutôt se télescopent pour aboutir à une fin que j’ai vraiment bien aimé. J’ai particulièrement apprécié l’idée du tueur et la construction qu’en fait Sandra Triname. En règle général d’ailleurs j’ai aimé sa façon de traiter les personnages qui est plutôt fine et bien amenée surtout concernant Sullivan qui est celui qui m’a le plus touchée dans ce roman. Harvey évolue aussi de façon plutôt intéressante et j’ai aimé sa sensibilité cachée derrière son ton bourru.
C’est le premier roman que je lis de Sandra Triname même si j’ai son précédent dans ma bibliothèque qui m’attend sagement.. Je dois dire que j’ai apprécié sa plume qui a réussit à me donner des frissons lors des scènes de tortures mais aussi à m’émouvoir à certains passages. Par contre, et là encore c’est vraiment dommage, j’ai trouvé qu’il y avait vraiment trop de coquilles encore présentes dans ce livre : fautes d’orthographe, d’accord, lettres oubliées, contresens,… C’est regrettable je trouve car ce roman avait un très fort potentiel et en soit j’en ai apprécié l’histoire, les personnages et la plume de l’auteure mais entre longueurs et coquilles… il ne manquait finalement pas grand chose pour qu’il me semble excellent.
Bien que j’en ressorte plutôt déçue, je ne regrette pas d’avoir lu ce roman car l’idée était vraiment originale et bien trouvée. Un livre où la Faucheuse a des états d’âmes et où les humains ne sont que des pions..
Ma note : 7/10